C'est marrant comme au milieu de ces règles existent des exceptions étranges !
Durant ma scolarité j'ai toujours été premier de classe. En primaire, j'avais en plus, un air de bourgeois, de grosses lunettes rouges et un strabisme convergent prononcé... et un cartable à roulettes que j'ai gardé jusqu'à la seconde ! Et jamais on ne m'a emmerdé et pourtant j'étais sacrément bizarre (jamais dans la norme, jamais dans les codes sociaux). je courais vite, c'était mon seul atout reconnu je pense.
En faites, je me suis jamais senti en danger parce que j'étais détendu. Je pense que au delà de l'assurance (qui vient, par exemple, avec les sports de combat comme beaucoup l'ont dit) il y a quelque chose de profondément animal ancré en nous. L'angoisse et l'inquiétude sont instinctivement perçues chez les groupes qui cherchent une victime. Cela va au delà de la posture ou du regard.
Pour la violence physique je pense que les sports de combat traditionnels, qui viennent avec énormément de réflexion sur leur utilisation en tout dernier recours c'est vraiment la solution la plus pertinente. Changer d'école c'est dur pour l'enfant, taper l'agresseur ça ne véhicule pas les bonnes valeurs et il y a malgré ce que dit Darkent, un risque de retour de la violence de la part de l'agresseur. Sans compter que la "leçon" (tape celui qui t'agresse pour le calmer) va rester profondément arrimé à l'esprit du gosse et peut avoir de mauvaises répercussions, une fois majeur.
La justice fait du bon boulot pour la violence physique, laissons lui ce rôle. Le mec qui avait manqué de nous écraser mon frère et moi en 98, en grillant le feu et que mon père avait engueulé, s'était enfuit après lui avoir brisé la jambe (scène surréaliste de mon enfance, croche patte et mauvaise chute). Quand ils l'ont retrouvé, il avait 2 plaintes différentes d'agression, il a fait 3 ans de prison ferme)...
Le vrai problème c'est la violence verbale/morale (comme le disent ZeSword et quelques autres). Elle est difficile à prouver et généralement, en cas de confrontation à l'autorité, l'agresseur est meilleur avec les mots, et plus "appréciable" que l'agressé. On prend pas du tout en pitié la victime. Parfois on admire la virtuosité de l'oppresseur.
En plus de cela, quand les mots sont justes et touchent les peurs et fragilités de la victime, elle s'approprie la critique, ce qui défonce sa confiance en elle-même, son estime et sa capacité à agir. C'est une sorte de bombe morale qui mène à la dépression et une sorte de résignation une fois que les ailes sont coupées. Un père humilié devant son enfant, une femme rabaissé par son mari, un môme moqué par ses pairs, toutes ces violences sont, à mes yeux gravissimes et bien plus nocives que la violence physique. L'humiliation morale/verbale génère, à mon avis bien plus d'escalades de violences gravissimes que les agressions physiques.
Le film RESPIRE de Mélanie Laurent, qui traite du harcèlement moral, est un excellent tableau de l'étouffement que représente la violence morale/verbale. Attention certaines scènes vont susciter chez vous une montée de haine absolue.
BANDE ANNONCE DE RESPIRE
Je sais que le terme de "pervers narcissique" est utilisé à toutes les sauces et que son existence est de plus en plus remise en question (je suis pas sur qu'il soit dans le dernier DSM d'ailleurs) mais au delà du terme, je trouve qu'il existe réellement des gens toxiques. Des gens acides, corrosifs et destructeurs. Peut-être sont ils victimes eux-mêmes ? Sociopathes ? Animés par des raisons que je n'ai pas compris ? Dans tous les cas, apprendre à s'affranchir des relations nocives est un enseignement essentiel pour vos enfants et vous-mêmes.